Du 23 au 24 juin 2025
Les personnes polyhandicapées, trop longtemps qualifiées d’encéphalopathes, d’arriérées profondes, ont été pendant des décennies ceux pour qui il n’y avait rien à faire. Puis elles ont été, grâce aux pionniers comme Elisabeth Zucman, Stanislas Tomkiewicz, tirées de l’ombre, enfin reconnues dans leur pleine humanité. Avec les annexes 24 ter de la loi d’orientation de 1975, les enfants ont peu à peu traversé la zone de non droit des « inéducables » jusqu’à voir reconnues leurs capacités cognitives, notamment à travers les travaux de Régine Scelles.
Aujourd’hui le Groupe Polyhandicap France vous propose une réflexion et des exemples concrets sur les apprentissages. Quelles sont les possibilités pour les personnes polyhandicapées de repousser sans cesse les limites de l’horizon contraint auquel on les cantonne si l’on ne se donne pas la peine d’aller à leur rencontre pour les faire progresser ? C’est à nous, parents et professionnels qui les accompagnons, de discerner et de faire faire émerger leurs compétences, dont nous savons bien qu’elles ne se révèlent pas ou peu spontanément et qu’il faut aller les chercher pour les mettre en lumière...
C’est la « présomption de compétences » dont parle Martin Caouette sur laquelle nous parions, qui, avec et malgré les limites qu’impose le handicap, nous invite à discerner les capacités, les facultés d’apprentissage que nous découvrons chaque jour un peu plus avec émerveillement chez les personnes polyhandicapées.
Encore faut-il rendre ces possibilités d’apprentissages accessibles, quelles que soient les possibilités, quel que soit l’âge, quel que soit le passé ou le défaut d’apprentissages de la personne à laquelle on s’adresse.
De cette acquisition de compétences, la première et la plus importante est bien sûr la communication au sens le plus large du terme, de la communication corporelle la plus élémentaire jusqu’à l’usage, pour ceux qui le peuvent, des outils numériques les plus sophistiqués, en passant par les moyens plus traditionnels de pictogrammes, d’images, de photos, de signes…
Les apprentissages scolaires représentent une véritable révolution puisqu’à peine un quart des enfants polyhandicapés bénéficient d’une scolarisation adaptée, et parfois à peine plus d’une heure par semaine. Même si le socle de ces apprentissages est souvent celui des apprentissages premiers indispensables, il demeure aussi large et varié que les profils de polyhandicap.
Et puis, bien sûr, ces acquisitions ne se bornent pas à l’âge scolaire, il y a tous les autres apprentissages, dont la poursuite n’est pas toujours assurée à l’âge adulte alors qu’ils sont indispensables tout au long de la vie et contribuent largement à l’épanouissement de chaque personne, quelle que soit la complexité et la sévérité du handicap avec lequel elle vit. Nous n’avons de cesse d’élargir, encore et toujours, l’accès à des connaissances et à une compréhension du monde toujours plus grandes.
Et enfin, on peut aussi réfléchir aux connaissances que nous-mêmes recevons de la part des personnes polyhandicapées que nous pensons accompagner.
Et si c’étaient-elles qui nous faisaient faire les plus grands progrès dans notre compréhension du Monde ?? Le paradoxe n’est qu’apparent.
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